jeudi 24 janvier 2013

Le groupe Dialogue et Liberté réagit à l'actualité


Mariage pour tous


         La proposition du « mariage pour tous » a suscité de multiples réactions et manifestations médiatiques. Le terme « tous » est d'ailleurs inadapté; il concerne seulement les couples homosexuels et non d'autres situations (unions avec mineurs, relations incestueuses ….)

            Des réticences, voire de violentes oppositions se sont faites jour, souvent mais pas uniquement d'inspirations religieuses : la Commission ecclésiale catholique Famille et Société,  de nombreux évêques, le grand rabbin Gilles Bernheim, Bertrand Vergely, orthodoxe, des personnalités musulmanes, des juristes, des philosophes (Sylviane Agacinski), des groupes politiques ou associatifs...., voire telle humoriste.

            Comme l'ont mis en lumière ces diverses interventions, modifier le sens commun du mariage (union d'une femme et d'un homme) pour l'étendre à deux personnes de même sexe n'ira pas sans modifier de façon plus ou moins profonde la symbolique de la procréation, voire la nature juridique de la filiation. Même si la procréation médicalement assistée est pour l’instant écartée du projet, on ne saurait ignorer que la question sera nécessairement posée à court ou moyen terme et l’on doit s’interroger sur les questions bioéthiques qu’elle soulève. Aucune enquête rétrospective ni prospective n'est susceptible de dire à court terme et avec clarté quelles conséquences sociétales ce changement pourrait avoir.

            Alors pourquoi cette proposition discutable et peu urgente?

            Depuis des millénaires, les personnes homosexuelles ont été méprisées, moquées, insultées, voire physiquement agressées. Or l'homosexualité n'est « ni une grâce, ni un péché » car elle est d'un ordre rare mais « naturel ». Il fallait donc s'attendre à ce qu'un jour les plus « lobbyistes » d'entre elles veuillent prendre une sorte de revanche.

            Dans ce conflit, le positionnement des religions et en particulier de notre Eglise n'est pas clair: l'opposition officielle serait liée à la défense de l'intérêt des enfants mais « en aucune manière à quelque degré d'homophobie que ce soit ».
            Pourtant, le catéchisme  (article 2357) - s'appuyant sur « l'Ecriture sainte » qui les qualifie de dépravations graves- dit que les actes homosexuels sont intrinsèquement désordonnés et son résumé (article 492) les considère comme des péchés graves (avec le viol, la prostitution....).

            Lors de la session 2012 des Semaines Sociales de France (Hommes, Femmes, la nouvelle donne), certains intervenants ont paru exprimer à la fois leur opposition au « mariage pour tous » et le souhait d'un droit « pour tous à une vie heureuse ».
            Peut-être n'est-il pas trop tard pour accueillir sincèrement les personnes homosexuelles, renoncer à toute condamnation en modifiant clairement le catéchisme, bref leur redonner confiance. Qu'en pensent nos évêques?
            Cela permettrait d'opérer une nette distinction entre le respect des personnes homosexuelles unies par l'amour et le partage de vie d'une part, la question du mariage et de la filiation d'autre part qui engage fortement l'intérêt des enfants.
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article adopté par le groupe Dialogue et Liberté le 6 février 2013
mise en ligne effectuée par Jean Derouault
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mercredi 23 janvier 2013

A PROPOS DU MARIAGE (improprement appelé) POUR TOUS, (c.-à-d. en pratique, élargi aux personnes homosexuelles)


Mon Église est en souffrance et je souffre pour elle et avec elle.

Le combat emblématique contre le « mariage pour tous » est – on le sait – perdu d’avance. On jugera que ce n’était pas une raison pour ne pas le mener mais il ne servira qu’à ostraciser davantage les croyants dans le paysage médiatique. Et l’on verra plus tard que cette évolution sociétale, déjà acquise dans d’autres états d’Europe, ne va pas ébranler véritablement le mariage traditionnel.
D’ailleurs le P.A.C.S., vilipendé par la hiérarchie à l’époque de son adoption, est entré dans les mœurs. Des évêques demandent actuellement son aménagement pour une équivalence de fait avec le mariage. Un examen de conscience, sans langue de bois, leur permettrait d’avouer cette surprenante conversion ! Ils avaient cependant raison de prévoir  que son adoption n’était que le lancement du premier étage d’une fusée qui en comporterait quatre. La deuxième est le mariage, qui désormais est plus une revendication de reconnaissance   d’égalité entre homo- et hétéro-sexuels et serait une preuve concrète du recul de l’homophobie. Force  symbolique aussi du mot mariage et non union civile.
Le côtoiement d’homosexuels dans le travail et par nos liens sociaux, fait sauter bien des a priori et des peurs dus à la méconnaissance. Le mariage ne tentera majoritairement chez eux que ceux qui aspirent à une histoire stable, peut-être plus que d’autres !. An nom de quel interdit leur refuser cet engagement ?  Ce n’est pas une « Gay Pride » échevelée qui va envahir nos mairies…
Le troisième étage est le prétendu « droit à l’enfant » ( les hétérosexuels l’exercent « naturellement », même si certains s’en montrent indignes  !), le dernier étant la procréation médicalement assistée : autre sujet qu’il faudrait aborder spécifiquement et dont la licéité signerait une complète similitude avec les couples hétéros... La société doit  privilégier en premier, toujours, toujours, l’intérêt de l’enfant, non du couple. Je conçois la perplexité devant la parentalité homosexuelle, la notion de père et mère, de filiation, l’interrogation sur les origines… Chacun a une opinion mais les études psychologiques, psychanalytiques, menées sereinement,  objectivent-elles des troubles plus fréquents ou plus spécifiques dans le cas qui nous occupe ?  A-t-on une  réponse définitivement claire ? L’enjeu est grave dans le contexte de revendication actuel . Cela posé, l’adoption est déjà envisageable pour un célibataire, (vivant possiblement en couple homo), et une autorité parentale peut être déléguée à un autre adulte. Quant aux pratiques de tous ordres qui permettent aux homosexuel(le)s d’ « obtenir ou de se faire faire » un enfant, ce n’est pas une loi qui les empêchera !!!

Pour en revenir au mariage… A ce propos l’institution a mis plus de dix siècles après la mort du Christ pour en faire un sacrement, c’est dire si elle s’est donné le temps de la réflexion !... Donc pour en revenir à notre actualité et au mariage  civil, proprement dit, l’Eglise , qui redoutait de laisser battre le pavé aux seuls intégristes qui la représenteraient, a d’emblée voulu un débat de société, d’ordre anthropologique : approche intelligente et subtile qui lui fait cependant perdre la prétention de parler au nom d’une vérité révélée, irrecevable par beaucoup. La voici donc ramenée à être une voix à égalité parmi d’autres dans un relativisme général qu’elle abhorre ! Il est paradoxal de constater que ce débat, réclamé au dehors, n’a pu se tenir en son sein. D’autres confessions chrétiennes et des théologiens sérieux ne prennent-ils pas des positions différentes de la ligne officielle arrêtée par les évêques ? Les a-t-on entendus ? L’absence d’unanimité serait donc délétère . Qu’il faut de courage pour assumer le risque de passer pour la brebis galeuse…

L’Église a fait de la défense de la famille un  de ses chevaux de bataille, avec comme idéal la Sainte Famille, icône largement fabriquée au cours des derniers siècles. Ce modèle, qui a sa valeur, repose plus sur la Tradition que sur l’Écriture et est connoté  à la civilisation occidentale où s’est épanoui le christianisme.
Autant en matière socio-économique, le catholicisme affiche des positions «  molles », de centre gauche, généreuses mais peu contraignantes, autant en matière de mœurs, elle dicte des interdits stricts, qui la font cohabiter, malgré elle, avec une droite « dure ».

Au jour  où des chrétiens manifestent dans la rue, où l’Église est devenue, sans le vouloir vraiment, un porte-drapeau, auquel beaucoup d’autres voient l’occasion de s’agréger pour manifester contre le pouvoir en place , j’appelle- modestement - mon Église à la modestie… Que, une fois son échec digéré, elle se retourne sur elle-même, qu’elle réfléchisse enfin à la façon convenable d’accueillir tous ceux qui, quel que soit leur « genre », vivent leur sexualité hors mariage. Qu’elle se manifeste à eux comme le sacrement de l’Amour.

le 13-01-13
article rédigé par Dominique Normandin 
cosigné par Véronique de Poncheville, Christine Taussat et Jean-Michel Guillard 
mise en ligne effectuée par Jean Derouault

mercredi 9 janvier 2013

Notre réflexion de l'automne 2012 , à propos du 50ème anniversaire de Vatican II





Vatican II , 50 ans.....  Vatican II, 50 ans.....   Vatican II , 50 ans.....

Pourquoi lire « Nostra aetate » ?
"Déclaration sur les relations de L'Eglise avec les religions non chrétiennes"
Pourquoi inviter nos amis à lire « Nostra aetate » ?



Les Croisades sont terminées. Malheureusement il y a encore, même parmi nous, des incompréhensions, des peurs, et des mépris. L’actualité nous présente des évènements de violence et de guerres entre communautés de religions différentes un peu partout dans le monde  – même si les causes ne sont pas purement religieuses mais aussi ethniques, économiques, politiques. Tout cela nous incite à relire Nostra aetate.

Dans ce texte, l’Église exprime son respect et son estime pour ce qu’il y a de vrai dans les différentes religions et aussi pour la vérité qui éclaire tout homme même s’il ne « croit » pas. Sans cesser d’affirmer « ce qu’elle tient pour vrai », elle appelle au dialogue; elle appelle aussi à réaliser des actions de paix, avec les fidèles des autres religions et tous les hommes de bonne volonté, en vue d'une fraternité universelle.

Lisons Nostra aetate et parlons-en et pas seulement avec des catholiques, mais en petits groupes, avec nos amis de traditions différentes, avec des musulmans, des juifs, des bouddhistes.... Nous ferons ainsi, de cette lecture, un chemin de paix dans l’esprit des rencontres interreligieuses  d’Assise.

Nostra aetate c’est aujourd’hui !

Cliquez vite sur le lien : Nostra Aetate texte officiel du Vatican

ou recopiez cette adresse dans votre navigateur (c'est la même) http://www.vatican.va/archive/hist_councils/ii_vatican_council/documents/vat-ii_decl_19651028_nostra-aetate_fr.html

Imprimez les trois pages du texte, partez à l’aventure et parlez- en.

Le blog de Dialogue et liberté accueillera volontiers l’écho de vos échanges.

Si vous hésitez à vous lancer tout seul, vous pouvez solliciter un membre de Dialogue et Liberté qui pourra participer à votre rencontre. Vous pouvez envoyer votre message à l’adresse  suivante : 
dl33atlaposte.net  (remplacer at par @ )

groupe Dialogue et Liberté le 5 décembre 2012
mise en ligne  effectuée par Jean Derouault