Mariage pour tous
La proposition du
« mariage pour tous » a suscité de multiples réactions et
manifestations médiatiques. Le terme « tous » est d'ailleurs
inadapté; il concerne seulement les couples homosexuels et non d'autres
situations (unions avec mineurs, relations incestueuses ….)
Des
réticences, voire de violentes oppositions se sont faites jour, souvent mais
pas uniquement d'inspirations religieuses :
la Commission ecclésiale catholique Famille et Société, de nombreux évêques, le grand rabbin Gilles
Bernheim, Bertrand Vergely, orthodoxe, des personnalités musulmanes, des
juristes, des philosophes (Sylviane Agacinski), des groupes politiques ou
associatifs...., voire telle humoriste.
Comme
l'ont mis en lumière ces diverses interventions, modifier le sens commun du
mariage (union d'une femme et d'un homme) pour l'étendre à deux personnes de
même sexe n'ira pas sans modifier de façon plus ou moins profonde la symbolique
de la procréation, voire la nature juridique de la filiation. Même si la procréation
médicalement assistée est pour l’instant écartée du projet, on ne saurait
ignorer que la question sera nécessairement posée à court ou moyen terme et
l’on doit s’interroger sur les questions bioéthiques qu’elle soulève. Aucune
enquête rétrospective ni prospective n'est susceptible de dire à court terme et
avec clarté quelles conséquences sociétales ce changement pourrait avoir.
Alors
pourquoi cette proposition discutable et peu urgente?
Depuis
des millénaires, les personnes homosexuelles ont été méprisées, moquées,
insultées, voire physiquement agressées. Or l'homosexualité n'est « ni une
grâce, ni un péché » car elle est d'un ordre rare mais
« naturel ». Il fallait donc s'attendre à ce qu'un jour les plus
« lobbyistes » d'entre elles veuillent prendre une sorte de revanche.
Dans
ce conflit, le positionnement des religions et en particulier de notre Eglise
n'est pas clair: l'opposition officielle serait liée à la défense de l'intérêt
des enfants mais « en aucune manière à quelque degré d'homophobie que ce
soit ».
Pourtant,
le catéchisme (article 2357) - s'appuyant
sur « l'Ecriture sainte » qui les qualifie de dépravations graves- dit
que les actes homosexuels sont intrinsèquement désordonnés et son résumé
(article 492) les considère comme des péchés graves (avec le viol, la
prostitution....).
Lors
de la session 2012 des Semaines Sociales de France (Hommes, Femmes, la nouvelle
donne), certains intervenants ont paru exprimer à la fois leur opposition au
« mariage pour tous » et le souhait d'un droit « pour tous à une
vie heureuse ».
Peut-être
n'est-il pas trop tard pour accueillir sincèrement les personnes homosexuelles,
renoncer à toute condamnation en modifiant clairement le catéchisme, bref leur
redonner confiance. Qu'en pensent nos évêques?
Cela
permettrait d'opérer une nette distinction entre le respect des personnes
homosexuelles unies par l'amour et le partage de vie d'une part, la question du
mariage et de la filiation d'autre part qui engage fortement l'intérêt des
enfants.
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article adopté par le groupe Dialogue et Liberté le 6 février 2013
mise en ligne effectuée par Jean Derouault
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