jeudi 6 juin 2019

Synthèse des quatre rencontres sur le cléricalisme


Dans la suite de notre synode diocésain et en réponse à la lettre du pape François (août 2018) aux catholiques du monde, nous avons débattu, dans l’esprit de dialogue et de liberté de notre groupe, des excès du cléricalisme (considéré comme terreau favorisant les abus actuels).
            A cette occasion, nous avions souhaité aller vers les « périphéries », c’est à dire parfois en des lieux « profanes » (salle d’un cinéma art et essai ou d’une brasserie) pour débattre avec le plus grand nombre de ces questions qui ne concernent pas uniquement les croyants pratiquants.

Synthèse des réunions

Propositions pour réparer l’Église :

Les constatations des défauts dans l’organisation de la vie en Église ont été nombreuses (voir ci-après) ; elles nous ont suggéré, avec un large assentiment des participants, des propositions concrètes pouvant contribuer à y remédier. Nous souhaitons les mettre en avant pour manifester notre confiance dans notre Église et notre espoir.
-      Promotion de lieux où la parole puisse circuler entre tous.
-     Clarification dans l’Église des notions de service, pouvoir et d’autorité.
-     Délivrance plus systématique de lettres de mission (pour clercs et laïcs).
-    Davantage d’ouverture sur le monde pour les séminaristes en formation.
-    Obligation de consultation d’assemblées « paroissiales » dans chaque secteur et participation de ces assemblées lors de la nomination d’un prêtre.
-   Assemblées dominicales avec partages (parole, prière, communion), même en l’absence de prêtre, pour que la communauté puisse se réunir et continuer à vivre.
-    Bénédictions réciproques (entre prêtres et laïcs).
-    Le droit canon devrait être ajusté aux réalités sociétales.

Liste (non exhaustive !) des défauts constatés


Lors d’une première réflexion relative à l’égalité de tous devant le baptême (tous prêtres, prophètes et rois), nous avons estimé que le travail de cette appropriation de l’égalité n’est pas assez souvent mis en œuvre, en fonction des dons de chacun. L’affirmation encore prégnante « Hors de l’Église, point de salut » nous paraît déraisonnable et d’ailleurs des personnes non baptisées peuvent bénéficier d’obsèques religieuses.
            Nous avons ensuite échangé sur le manque de lieux de débats dans l’Église ; les positions divergentes sont difficilement écoutées, le risque habituel étant d’être qu’elles soient très mal perçues par des clercs, et même certains laïcs, qui ont peur d’une prise de pouvoir par les laïcs.
            Quant à la place respective des clercs et des laïcs, les prêtres et les séminaristes sont souvent considérés comme des surhommes, des « hommes de Dieu ». Les laïcs leur attribuent un pouvoir démesuré. La place des diacres n’est, quant à elle, pas suffisamment définie.

            L’institution Église est perçue comme un monde fermé, un « bocal » a-t-il été dit, dans lequel les fonctions, les façons de penser le pouvoir, la transmission des idées ne peuvent évoluer que très lentement, avec un décalage croissant par rapport au monde contemporain.

La 4ème rencontre portant plus spécifiquement sur le rôle des femmes dans l’Église, a fait apparaître quatre points principaux

- L’Église aggrave le clivage homme/femme présent dans la société au lieu de faire rupture et de le réduire. Dans l’Église, la femme est réduite à sa fonction sexuée traditionnelle. La peur de la femme de la part des clercs est entretenue par l'absence de contacts réguliers et simples entre hommes du clergé et femmes laïques lors de la formation des prêtres et dans l'exercice de leurs ministères.

- La différence entre commentaire d'évangile (accessible aux laïcs) et homélie (réservée aux prêtres) peut être frustrante mais concerne plutôt le clivage entre clercs et laïcs que celui entre hommes et femmes. Cette différence n'a pas lieu d'être et ne trouve pas de justification en dehors de la nécessaire formation.

- Le droit canon ne vient pas de Dieu. Comme tout droit, il a pour vocation la mise en forme de l'existant pour en garantir les limites.

- A propos de la dualité hommes-femmes , nous remarquons que l'évangile représente les identités spirituelle et incarnée de l'être humain par les figures de Marthe et Marie. Ce sont donc en 2 femmes que sont réunies ces dimensions et non par un homme et une femme.

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