jeudi 13 juin 2013

Un sujet toujours d'actualité ...




                               Place des femmes dans l'Eglise


         A travers les subtilités sémantiques relatives aux diaconats (masculin, féminin) et à la diaconie des baptisés, se joue en réalité une nouvelle fois la question de la place des femmes dans la gouvernance de l’Église.
            A propos de la « vocation propre » de l'homme et de la femme, personne ne met en doute les qualités de la femme pour la tenue de la maison (le balayage, les fleurs...et autres « charismes » féminins), ni même depuis longtemps pour le sourire, l'accueil, la catéchèse voire les lectures.....; mais déjà, la présence de filles comme servantes d'autel pose problème à quelques célébrants et les femmes ne donnent pas la communion dans certaines paroisses,
            Bien que quelques unes soient présentes dans les structures proches du pouvoir ecclésial (conseils presbytéraux ou dicastères romains) on peut dire qu'elles sont, en fait, absentes de la gouvernance de l'Institution (élection du pape, décisions de tous genres, nominations diverses dans les diocèses etc).
            Monseigneur JP Batut, dans un forum La Croix  (21 mai) rappelle un ouvrage du père Bouyer (1976) dans lequel il était dit que le ministère de « représentation » ne pouvait être que masculin puisque le Christ était « masculin ».
            Le  caractère  fondamental (et divin) du Christ était-il localisé dans son sexe, ou quelque autre élément corporel ?; la couleur un peu cuivrée d'une personne du Moyen-Orient pourrait alors faire exclure du sacerdoce les personnes à la peau trop blanche ou trop noire !
            D'autres caractères, aussi importants et peut-être davantage (les jambes qui permettent de se déplacer, les mains qui prennent, qui donnent, qui portent, qui caressent, qui dessinent ou qui prient, la bouche et la langue qui disent et qui chantent, le coeur,  le cerveau qui pense, qui compatit, qui prie, qui supporte la souffrance, qui entraîne vers la Joie), ne sont-ils pas des éléments communs aux deux sexes?
            Comment peut-on affirmer que « par son sexe », un individu masculin est le seul à pouvoir être « in personna Christi »? Une telle affirmation est à mi-chemin entre honte et absurdité.
            Pourquoi sur un tel sujet, ne fait-on pas appel au « sensus fidei »? Depuis 10 ans (*) tous les sondages, au moins en France (*) disent que 75% des baptisés, une nette majorité de « pratiquants » et plus d'un tiers  des prêtres, sont favorables à l'ordination des femmes. Pourquoi ne pas en tenir compte?.
            Y-a-t-il d'ailleurs un abîme entre le bon sens et le « sensus fidei » ?
            Ne dit-on pas depuis longtemps que, lorsque Dieu fit l'homme à son image, il le fit homme et femme? Maintenant que les femmes ont montré leurs capacités dans tous les domaines, il serait temps que l'Institution ecclésiale se laisse dépoussiérer sur ce sujet par le vent de l'Esprit. Le temps perdu ne se rattrape pas souvent.
           
                                                                        Jean-Michel Guillard (33)
                                                                        mai 2013

*dernier en  date: IFOP mars 2013
           
mis en ligne par Jean Derouault le 13 juin 2013
           

           

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